Vendredi midi et Balder revenait tout juste d'une réunion avec ses chefs de département. La rencontre avait été fastidieuse et pourtant très peu de problèmes avaient été réglés. Les actionnaires étaient insatisfaits des résultats boursiers du derniers trimestres. Et ils avaient raisons , la valeurs de l'action de la compagnie avait stagnée, une première depuis un ans. Wright avait essayé de calmer le jeu, mais rien n'y faisait. Il avait quitté la salle à bout de nerfs, surtout qu'un rendez-vous avec la représentante de l'ONU l'attendait. Il ne prit pas la peine de passez par son bureau et se dirigea directement vers son ascenseur privé. L'homme entra dans l'habitacle de verre dont la porte se referma aussitôt. En chemin, il reçus un appel du CEO qui lui rappela avec insistance à quel point le rendez-vous de cet après-midi était important, voir essentiel à l'avenir du département de l'armement de sa compagnie. Bien que l'ONU prônait la paix, il y avait certaines mesures utilisées pour la maintenir, et c'est là que ce trouvait le marché à cibler. Certes, le gouvernement avait une armée plutôt réduites, mais les autorités avaient tout de même le droit d'utiliser une milice afin de faire respecter l'ordre. À quel point les gardes de cette milice pouvaient être armés? La question était délicate et tout le monde avais son mot à dire, des plus hauts placés politiciens jusqu'aux simples citoyens en passant par la panoplie d'organismes aux tendances pacifiques et humanistes.

L'ascenseur s'arrêta doucement et ses portes s'ouvrirent sur le majestueux hall du gratte-ciel. Le directeur salua brièvement le réceptionniste avant de se diriger l'entrée où l'attendait déjà son garde du corps qui devait l'escorter jusqu'au métro. Balder profita du trajet pour réviser le dossier de madame Norrston. Née à Londre, elle avait fait ses études en droit et administration pour ensuite se faire engager comme assistante-consultante, elle fut ensuite promu au titre de titulaire de Tribunal, puis comme assistante de la porte-parole de l'ONU avant de lui succéder jusqu'à ce jour. Il faut dire que Balder trouvait se parcours particulièrement impressionnant, voir même inusité de la part de la fille d'un père criminel. Il poursuivi la lecture alors que les information défilait rapidement sur l'écran de son téléphone. Il était mentionné qu'elle était réputé pour son professionnalisme et son objectivité, ou en d'autres mots, difficilement corruptible. La rencontre n'allait pas être une partie de plaisir. Le wagon s'arrêta devant la pyramide où était située le siège officiel de l'ONU. Balder descendit et tranquillement il fit son chemin à pied jusqu'à l'entrée du building.

-De quoi j'ai l'air? Demanda t-til à son garde du corps qui le suivait toujours.

-Votre braguette monsieur.

Le directeur remarqua avec horreur que la fermeture éclair de son pantalon était grande ouverte et il s'empressa de la fermer.

-Merci Walter...

-De rien monsieur.

L'héritier Wright replaça une dernière fois son nœud de cravate puis fit son entré dans le bâtiment. Il fut accueilli par une charmante secrétaire. Balder lui annonça qu'il avait rendez-vous avec la représentante de l'ONU. La secrétaire l'invita à patienter dans le hall alors qu'elle appelait madame Llewellyn Norrston pour l'avertir de l'arrivée de monsieur Wright.

Balder n'attendit pas longtemps et la secrétaire lui annonça qu'il pouvait procéder au bureau de madame Norrston. Le gamma traversa le couloir et fit son entrer dans l'office de la porte parole de l'ONU. La femme au visage de marbre était patiemment assise et l'invita à prendre place.

- Monsieur Wright, je suis ravie de vous voir. Asseyez-vous, je vous en prie.

- Bonjours madame Norrston, c'est un honneur de vous rencontrer.

-Comment allez-vous ? Voulez-vous boire quelque chose?

Balder lui sourit en retour et prit place dans le confortable siège de cuir. En d'autres circonstance, il aurait volontairement prit un bon verre de whisky, surtout lorsqu'il est si gentiment offert. Mais la rencontre n'était pas propice à prendre un verre. De plus, sans doute cette femme lui avait offert à boire simplement par formalité. Je n'ai pas très soif, peut-être plus tard. Je vais très bien merci, et vous? L'homme d'affaire n'avait pas le goût d'éterniser cette introduction. Il était très occupé et sans doute cette femme avait un horaire tout aussi chargé que le sien. Il voulait aborder le vif du sujet le plus vite possible mais sans paraître trop direct, un défaut que son conseiller en relation social lui reprochait trop souvent. Il ne fallait pas être dupe: cette femme savait très bien pourquoi il était là. Lorsqu'il avait appelé une semaine plutôt pour prendre rendez-vous, il avait clairement convenu que le sujet de cette rencontre serait la possibilité d'un partenariat d'armement avec la milice. L'imposant homme s'accota confortablement dans le dossier du fauteuil et croisa les jambes. D'un air qui se voulait décontracté sans être arrogant, il entama le vif du sujet sans plus tarder.

-Tout comme moi, vous devez être alarmée par la croissance en intensité et en fréquence des activités terroristes aux cours des derniers mois. Bien que la milice fait de son mieux, il semble que ce ne soit pas assez. J'en ai déjà brièvement discuter avec le brigadier général. Cependant, avant de poursuivre, j'aimerais savoir la position de l'ONU par rapport à ce problème. Quel est votre point de vue sur les mesures à prendre pour stopper ce groupe de rebelles? Demanda-t-il d'un ton neutre, son regard interrogateur posé sur elle.

Sans doute que l'ONU voudrait éviter une guerre ouverte à tout prix. Peut-être l'organisation pour la paix préférerait-elle que la milice opte pour des activités d'infiltrations plutôt que pour des actions directes. Depuis le début, ce mouvement anarchiste n'avait que pris de l'ampleur malgré les multiples interventions de la gendarmerie. Les yeux bleus de Balder observait attentivement son interlocutrice. Il espérait ne pas avoir été trop impoli dans ses propos, mais la question était pertinente. Il était certain qu'elle prenait la cause à cœur. Il ne fallait pas oublier que les activités de sabotages avait causées des pertes financières et logistiques énorme, menaçait le régime pacifique instaurer par le gouvernement, sans compter qu'étant tout deux des personnalités importantes, ils pouvaient être la cible d'un assassinat. Balder voulait un accord entre son entreprise et la milice non seulement pour les profits inimaginables que cela engendrait, mais aussi parce qu'il tenait à sa vie.

La position de l'ONU n'a pas changé à ce sujet depuis des années, Monsieur Balder. Cela ne répondait pas à sa question. Comment la position de l’ONU avait-elle pu rester la même à la lumière des récents attentats terroristes? Balder failli pousser un soupir d’exaspération. C’était le genre de réponse qui ne disait rien, c’était bon pour les journalistes, cela évitait de ce mettre les pieds dans les plats, mais la conversation n’allait nulle part. On l’avait pourtant averti à ce sujet. Balder se souvenait très bien de sa conversation qu’il avait eu avec son CEO un peu plus tôt aujourd’hui. Depuis l’organisation des rebelles qui datait d'un peu plus d’une dizaine d’années, la tension au sein de la Grand Cour avait augmentée de facon considérable. Le gouvernement redoutait de plus en plus ce groupe que certains voyaient comme les libérateurs, la réponse aux mesures draconiennes prises par les autorités pour contrôler la populace. C’était un argument que Balder devait mettre en son avantage mais d’un autre côté il ne voulait pas inutilement répéter une liste de faits que Llewellyn connaissait probablement déjà. Elle devait connaitre le sujet, elle était tout de même la voix du gouvernement à l’ONU. Balder s’avait comment sortir vainqueur d’un entretient avec d’autres hommes d’affaires comme lui. Le président réalisa que peut-être la procédure devait être différente avec son interlocutrice car il était clair que les priorités de cette femme n'étaient pas les mêmes que les siennes. Il devait trouver un moyen de déchiffrer cette femme qui semblait en tout point inabordable.

Il s’avança légèrement dans le fauteuil, décroisa les jambes et pris un air plus intéressé. Les affaires, comme disait son père, c’est un peu comme la cuisine : il faut prendre son temps. Où voulez-vous en venir exactement, Monsieur Balder ? L’héritier Wright prit un moment pour répondre à la question. Avant l’Ekteyar, ces rebelles n’étaient que des anarchistes aux actions sans grands impacts. Mais maintenant qu’ils sont uni sous un même nom, ils sont plus que de simples terroristes, ils forment une armée. Ils sont non seulement les premiers qui menacent l’intégrité de l’union de la race humaine de façon non négligeable, mais ils mettent aussi en danger la paix dont tant travaillent à la maintenir. Je veux en venir au fait qu’il faut des changements si nous voulons en venir à bout de l’Ekteyar. Balder prit une pause, le temps de déglutir. Il se permit un rapide regard par la fenêtre avant de poursuivre. Lors de ma discussion avec monsieur Qen’wann, j’ai pu apprendre que certains de ces terroristes utilisaient les mêmes armes que la milice utilise présentement. La plupart de ces armes sont basées sur une technologie datant de plusieurs années. On ne peut permettre à ces rebelles de ce battre à armes égales avec la milice. Mon entreprise se spécialise dans le développement et la production à grande échelle d’armes à la fine pointe de la technologie. Si je pouvais obtenir un partenariat pour l’armement de la milice, cela nous permettrait de gagner la guerre contre ces terroristes. Balder avait pris soin de garder un ton neutre, se contentant de froncer les sourcils signifiant que son discours se voulait aussi sérieux que possible.