Des jambes interminables dans des bas de soie noirs. Une grande silhouette mince et élancée. Une bouche à la pulpe sensuelle. Des grands yeux noirs. De belles boucles encadrant l'ovale de son visage aux traits fins. Marika est une femme belle, elle le sait très bien et elle en profite aussi beaucoup. Presque trente ans déjà mais le ralentissement de la vieillesse propre aux En'zunites laisse toujours penser à une jeune fille à peine sortie de l'adolescence. Le regard charbonneux, électrique, la bouche écarlate, les ongles carmins, tels des griffes. La démarche distinguée, le ton noble, la posture orgueilleuse et si artistocratique (berçant l'illusion qu'elle n'a jamais baigné ailleurs que dans un faste inné)

Et il faudra s'y faire. La jeune femme ne porte jamais que des vêtements beaux, qui lui ont beaucoup coûté (ou bien, ce sont des cadeaux), elle ne se parfume qu'un peu, elle porte bijoux et parures avec beaucoup d'élégance et coiffe ses cheveux de rubans et de serre-têtes, de sorte qu'ils sont toujours portés haut ou qu'ils sont docilement sauvages. Marika fait attention à tous les détails.

___× Taille : 1m78.
___× Poids : 59 kilos.
___× Autres signes particuliers : Un briquet en or monochromé. Porte toujours des rubans dans les cheveux et des vêtements particulièrement chers. Ponctue ses phrases d'un chéri(e) affectueux (ou bien railleur, à vous de voir x))

___× Célébrité choisie : Olga Kurylenko.


Ambitieuse. Très ambitieuse. La vie de Marika est depuis toujours bâtie sur un irrépressible besoin de connaître le meilleur et un désir impérial d'obtenir le plus possible du mieux possible. Pourquoi ? Pourquoi ?! Mais tout simplement parce qu'elle n'a jamais rien eu. Et que ce n'est pas juste. Ce n'est pas juste ! Petite, elle était persuadée d'être en réalité une princesse, déchue de ses fonctions, enlevée à sa véritable famille et pourquoi devrait-elle vivre ici, dans ce taudis misérable auprès d'une mère, irresponsable et immature, et de deux cousins, abandonnés eux aussi par leur famille et condamnés à vivre auprès de Lika, comme les rebuts de la société qu'ils étaient ? Marika les aimait, au fond. Bien sûr qu'elle les aimait. Sinon elle serait partie vivre seule depuis tellement longtemps. Mais avoir grandi si proche des plus riches, si proche de leurs droits et n'avoir jamais pu y goûter, d'avoir toujours dû savourer avec les yeux sans jamais poser les doigts, ça vous forge. Marika veut beaucoup. Marika veut presque tout. Et elle n'a pas froid aux yeux car si elle veut quelque chose, alors elle l'aura. Et à son ambition, il faut ajouter sa détermination. Doucement mais sûrement, elle accèdera. Elle en a déjà l'apparence. L'apparence de la femme fatale à qui tout réussit, même si encore maintenant, elle échoue parfois. Souvent. Parfois.

Ce qu'elle aime ? Le luxe, bien sûr ! Elle aime le luxe et tout ce qui brille. Elle aime, elle adore, elle n'en a jamais assez, elle en redemande ! Elle aime être vêtue de beaux vêtements, de jolis chapeaux, des grands manteaux sexy et coûteux. Elle aime le maquillage. Elle aime porter de belles chaussures. Elle adore le parfum onéreux. Elle aime quand elle a de l'argent. Elle aime qu'on croie qu'elle a de l'argent. Cupide ? Ah, ça, oui. Si le contexte s'y prête, elle extorque les fonds de ses « clients » sans la moindre vergogne, quitte à devoir leur écraser les doigts. Et, bien qu'elle ne soit pas assez intéressée pour complètement éluder l'amour qu'elle porte à sa famille au profit d'un peu plus de monnaie, la jeune femme est de celles qui s'attachent à d'autres souvent parce qu'elle a une idée derrière la tête. Et il serait difficile de ne pas deviner laquelle. Opportuniste. Car avoir si longtemps vécu comme Epsilon (je vous laisse imaginer comment elle vivait) l'a rendue égoïste. Un peu. Un bon gros peu. Elle veut bien se battre pour les autres mais il faut d'abord penser à soi. Car si c'est pas moi, ce sera personne. Si elle ne prend pas le temps de se soucier d'elle-même, jamais personne ne le fera à sa place et ça, elle l'a rapidement compris. Bien sûr, Marika est loin d'être une sans-coeur. Comme dit précédemment, elle ne sera jamais assez idiote pour sacrifier sa famille car elle y reste profondément attachée. Elle éprouve beaucoup de mépris à l'égard de sa mère mais Saeryn et Alkian... elle les aime et, même si aujourd'hui, ils sont tous trois adultes, elle prend soin d'eux à distance.

Très séductrice, incontestablement féminine, fille facile, Marika est une femme qui provoque sans jamais outrepasser les limites de la décence car c'est une somptueuse poupée. Scandaleuse ? Si peu. Mais c'est par ce qu'elle est et non par ce qu'elle fait, qu'elle parvient à toucher. Faire parler d'elle, oh oui. Mais jamais, jamais sans savoir ce qui se dira. Car s'il est quelque chose qu'elle aime autant que le luxe et la grandeur, c'est le mystère. Et s'il est quelque chose qui l'insupporte, c'est qu'on la connaisse parfaitement. On ne sait d'elle au final que ce qu'elle veut bien nous dire et pour cause, car, en réalité, Marika est une femme bien seule. Dotée de l'orgueil propre aux En'zunites, Marika est aussi une professionnelle de la comédie et, souvent manipulatrice pour obtenir ce qu'elle désire, ses gestes sont pourtant naturellement théâtraux, comme si elle calculait tout ce qu'elle faisait. C'est une particularité acquise avec le temps : elle a toujours l'air d'en faire un peu trop, dans sa façon de prendre un objet, de donner quelque chose, dans son intonation, dans son rire, dans ses larmes, dans sa façon de fumer, dans sa façon de manger, dans sa façon de vivre. Tout simplement aristocratique.

Vi. Likaebe n'était pas sûre d'avoir un jour vu un plus bel en'zunite dans toute sa vie. Il était tellement séduisant. Pilote d'un vaisseau qui lui paraissait immense, aussi fier qu'un en'zunite puisse l'être, avec le visage plus rayonnant qu'une éruption stellaire. Il fallait être folle pour ne pas lui témoigner, si ce n'est de l'admiration, un semblant de respect. Ou fallait-il juste s'appeler Likaebe Maiypt. La rencontre fut aussi explosive que si une comète géante avait heurtée Ke'phri. Likaebe s'en souviendrait pour toujours, même à l'aube de sa mort. On n'oublie pas ce genre de choses.

__ Abruti ! Regarde donc où tu marches au lieu de piétiner ma robe, espèce d'imbécile heureux !

La seule réponse que la jeune femme obtint à ces protestations fut un demi-sourire énigmatique. Fait qui la rendit encore plus sourde de rage.

__ Ne souris pas comme ça et excuse-toi si tu ne veux pas que je t'arrache la bouche avec les ongles pour l'écraser !

Et tout ce qu'il fit, c'est saisir sa main et la lui embrasser du bout des lèvres.

__ Un rendez-vous pour me faire pardonner ? Cela suffirait-il ?

T___T Ouais. Okay, ça suffirait.

Vi. Likaebe n'était pas sûre d'avoir un jour connu plus bel en'zunite dans toute sa vie. Ah, ça, il pouvait être fier de ce qu'il était, un pilote parfait, un homme magnifique, quelqu'un de très admiré et de très respecté, etc... Elle était aussi très fière de devenir bientôt sa femme. Et puis, peu après leur union...

__ Il faudra annoncer à nos familles que nous attendons un enfant.

Lika était enceinte. Lika était tellement heureuse de devenir mère qu'elle ne pensait plus qu'à ça désormais. Vi paraissait heureux aussi. Il paraissait heureux. Son mariage avec Lika l'avait changé, considérablement. Il se sentait enfermé. Il avait l'impression de ne s'être marié et d'avoir fait cet enfant que par dépit, par l'envie de ne pas vexer Lika. Il l'aimait vraiment mais il avait agi trop vite. Il regrettait les décisions. Il regrettait sa vie passée, sa jeunesse fougueuse qu'il croyait impérissable. Il disparut une nuit, laissant seule sa femme enceinte. Et Lika devint mère quelques mois plus tard d'une toute petite en'zunite, si minuscule qu'on n'aurait jamais cru qu'il serait si long de la faire sortir du ventre de sa mère. Petite fille aux cheveux noirs et bouclés, comme son père. Aux yeux noirs et profonds, comme son père. A la peau brune, comme celle de son père. La pâle rouquine aux émeraudes scintillants qu'était Lika n'avait aucun reflet dans le regard de son unique enfant.

Elle l'appela Marika.

Marika. Likaebe n'était pas sûre d'avoir un jour connu plus turbulente en'zunite. Folle ? Peut-être un brin. Le fait de ne pas connaître son père, un héros pourtant près à affronter les tempêtes et les températures glaciales, la perturbait sûrement. A moins que ce ne soit le fait de ne pas être très très riche qui la mettait dans cet état mais elles vivaient toutes les deux dans des conditions qui étaient suffisantes, encore. Peut-être que de n'avoir aucun frère et soeur pour jouer avec elle l'énervait ? Marika était pire que toutes les autres petites filles et Lika comparait tout le temps sa petite avec les autres enfants. La sienne avait l'air de ne jamais savoir s'arrêter. Elle ne s'asseyait jamais pour lire ou pour jouer calmement, en silence. Non, la journée, elle passait son temps à courir ça et là, à crier contre les autres enfants, à taper dans les murs, à voler les jouets des autres en rigolant sournoisement et à piquer des colères théâtrales. Capricieuse et méchante. Même la nuit, elle s'agitait, en proie à un sommeil comme mutant, à parler toute seule, à marmonner, à chantonner, donnant coups de pied entre ses draps, coups de tête dans les coussins et ayant, une nuit, même, casser la lampe pour avoir lancé son réveil dessus. Tantôt, elle se montrait adorable, chantant une chanson avec un T-Gap en guise de micro devant le miroir, voulant ensuite aider sa mère à préparer le repas. Puis la minute suivante, elle écrasait la queue du chat et elle hurlait dans l'appartement comme une damnée. A cette époque encore, Likaebe avait un petit travail à temps complet dans une agence qui s'occupait de la rénovation de l'architecture de certains bâtiments en'zunites. Puis son frère, Kaeron, mourut, lui laissant à charge ses deux enfants, Alkian et Saeryn. Et Lika perdit son travail, fatiguée, énervée, Marika n'aidant pas, Alkian étant malade et Saeryn très petite. Ils furent contraints de déménager, dans un appartement qui s'adaptait tout juste à leur nombre mais qui était tellement luxueux que les enfants en venaient à dormir tous ensembles, préférant prendre les coups de pied de Marika que de supporter le bruit et les odeurs des fuites dans le toit des autres chambres.

Marika avait alors sept ans, elle n'était même plus active, elle était juste intenable et Lika n'avait qu'un seul désir : ne l'avoir jamais eue. L'échanger. La changer. La tuer, parfois, aussi. Elle la regrettait tous les jours qui passaient. Elle regrettait d'être seule à devoir s'occuper d'une petite fille qu'elle aimait pourtant. A devoir prendre soin de ses neveux parce qu'ils n'avaient plus qu'elle. Mais elle sombrait. Et Marika ne supportait pas ça. Plus elle grandissait, plus elle avait l'impression que la misère aussi grandissait avec elle. Deux êtres en fusion permanente qui ne s'annulerait que lorsqu'elle partirait, peut-être ? Sa mère n'était plus qu'une loque. Plus les jours passaient, plus elle la méprisait d'être si faible. La petite fille devint une jeune fille. Elle fit son possible pour ne pas rester dans cet état larvaire, sans travail et sans ressources comme l'était sa présente... génitrice. Mais tous les soirs, elle rentrait et la retrouvait avachie, pleine d'alcool, sur un canapé en décomposition. Et, tous les soirs, elle se disait que C'en était trop, beaucoup trop.

Tour à tour, les enfants avaient pris conscience qu'ils ne pouvaient pas stagner dans une vie pareille, sans un sou et dans un appartement aussi exigu. Le plus vieux, Alkian, avait pris son envol rapidement, suivant des études pour devenir ingénieur du son. Marika n'aimait pas l'école, Marika n'aimait pas le calme (même si elle avait apaisé ses ardeurs d'enfant) et lorsque se présenta à elle l'occasion de trouver un petit travail, elle l'accepta aussitôt, abandonnant l'idée de faire des études pour un métier mieux payé qu'elle n'atteindrait jamais. Elle devint serveuse puis, avec l'âge et l'expérience, ses atouts plus naturels lui permirent de se faire un peu plus de sous, ce qui n'était jamais négligeable car avec les années, les goûts de Marika prirent des tons plus luxueux. Les clients les plus réguliers lui faisaient des cadeaux : du chocolat, plus d'argent, des vêtements, plus d'argent, des cigarettes, encore de l'argent. Et, petit à petit, Marika se borna au haut du panier, parce qu'elle était beaucoup trop noble pour se résoudre à satisfaire tout le monde. C'était si facile de se faire de l'argent. Ses jambes étaient, oui, ses deux meilleures amies. Et quand on veut quelque chose très fort, on écarte ses amis, surtout les meilleurs. Elle avait encore plus de cadeaux, encore plus d'argent, encore plus d'ambition. Tout ce qui comptait, c'était ne pas retourner dans cet état embryonnaire qu'elle avait dû supporter toute sa jeunesse. Jamais plus.

Oh, elle n'a pas vraiment d'avenir, en fin de compte, elle s'est mise cette idée en tête depuis des années. Elle restera encore longtemps juste une serveuse compétente et une fille obéissante, qui fait ce qu'on veut qu'elle fasse. Elle attend juste une occasion. Une occasion de vivre quelque chose de mieux. Et elle manquera pas de la saisir.

Aptitudes acquises : Service rapide & efficace, obéissance, obtention d'informations, extorsion de fonds *out*
Aptitudes innées : Comédie.



Un partenariat (aa)