Quartier des affaires. Quartier où beaucoup de choses se jouaient ici et quartier où on voyait souvent mon ombre. Aujourd’hui il y avait changement. Enfin changement… Personne ne me connaissait réellement aussi je savais que personne ne serait capable de savoir à quoi je ressemblais exactement mais bon…. Enfin aujourd’hui j’étais tout simplement en femme d’affaire. J’étais venue dans une des plus grosses tours qu’il y avait dans ce vaste monde d’hypocrisie et d’argent et j’avais fait, comme souvent, un petit passage dans le bureau d’une vieille connaissance qui ne crachait jamais sur ma présence quand il avait trop d’affaire en cours. Dans le milieu des prêteurs sur gages il y avait de nombreuses choses totalement légales mais aussi des sanctions violentes quand on oubliait légèrement de rembourser et qu’on essayait d’avoir les gars. C’était ainsi. Le couleur du sang sur celle de l’argent n’était pas forcément celle que les prêteurs préféraient mais on ne pouvait pas toujours faire autrement et, quand il y avait des affaires plus importantes, ils aimaient bien pouvoir récupérer une personne qui saurait s’infiltrer rapidement pour récupérer ce qu’il désirait. J’avais donc reçu un message dans une de mes nombreuses piaules et il ne m’avait pas été difficile de reconnaitre la patte d’un vieil ami de Doll, une de mes nombreuses personnalités.

Je discutais donc quelques instants avec l’homme qui avait un souci sur un objet qui risquait de lui couter gros si jamais celui qui lui avait filé ne revenait pas le récupérer et ne lui rendait pas son argent et je ne mis pas longtemps à comprendre le plan. J’étais silencieuse. J’avais toujours été une jeune femme silencieuse aussi je me contentais de demander les informations les plus importantes avant de repartir comme j’étais venue avec mon allure de jeune femme travailleuse qui savait qu’elle en voulait. Pas bien compliqué de prendre cette allure pour moi comme une de mes nombreuses « mères » avait été ainsi. Je ressortis de la tour en passant ma main dans mes cheveux pour les remettre correctement et notais ensuite d’un regard rapide le bâtiment de la personne que je devais voir justement sachant qu’elle n’allait surement pas tarder à sortir. Pour occuper le temps, j’allais me poser contre un bac qui protégeait un arbre et je sortais de ma poche un petit sachet où il y avait quelques bonbons dedans que j’avais acheté au marché quelques jours plus tôt.

Je me décalais en sentant une personne s’installer pas loin mais ne fis pas vraiment attention à elle.

La tête dans le cul. Ouais c'est ça, j'ai la tête dans le cul. En même temps quand on voit la soirée de fous qu'on a passé avec Erwan, je sais d'où elle me vient. Doucement, je quitte le confort du lit et j repose toute la couverture sur mon camarade avant de me diriger vers la salle de bain où je prends une douche bien méritée.

Une fois lavé, je m'habille et décide que faire un tour à l'extérieur sera très surement plus utile que de poireauter jusqu'au réveil de la marmotte. Je m'empare de mon t-GAP et enfile mes chaussures avant de sortir. Le soleil n'est pas encore à son zénith, mais assez haut pour me confirmer que j'ai dormi moins de 6 heures... Et oui, c'est ça de rentrer chez soi à 6 heures du mat'. Mes pas ne me mènent nulle part, excepté dans de petits parcs extrêmement bien entretenus et qui, comme à leur habitude m'impressionnaient sur la relation que les Enzunites entretenaient avec la nature. Décidant de me réveiller rapidement, je pris un café à un bar et me remis en mode errance totale dans la ville. Au bout d'une vingtaine de minutes, je me rendis compte que je m'étais égaré dans une zone extrêmement active qui aurait pu être une sorte de quartier des affaires ou quelque chose dans le genre. En levant la tête, je me rendis compte que je ne m'étais pas trompé. Des enseignes de grandes sociétés étaient visibles depuis le sol et très certainement depuis les airs.

Décidant de m'arrêter un peu pour observer les gens, je pris la direction d'un petit parc ou l'activité était plus faible que dans le reste du quartier. Je m'assis distraitement à un banc sans faire attention au fait que je dérangeais une jeune femme. Au bout d'un moment, j'eus l'impression qu'elle me regardait et je me demandai si elle m'avait reconnu... Ca n'aurait pas été impossible puisque la réputation de notre groupe se faisait de plus en plus grande dans la ville.

ADAM -J'imagine que vous devez vous demander si c'est bien moi...

Autant lui faciliter la tâche. Si elle souhaitait un autographe et qu'elle était trop timide, pourquoi ne pas l'aider à ouvrir une conversation ?

ADAM -A moins que je ne me trompe totalement et que vous ignoriez qui je suis... Ce qui me ferait passer pour le plus gros des imbéciles...

Alors ma petite dame ? Comment vas-tu réagir ?

Cette histoire ne me plaisait pas. Il y avait quand même un petit truc qui me faisait dire que cela ne serait surement pas si facile que ça. Pour qu'un mec soit capable de mettre chez un préteur sur gage qui était, certes, réputé pour filer un peu plus que les autres et demander rapidement une contrepartie si jamais y'avait besoin j'avais du mal à comprendre pourquoi est ce qu'on pouvait être assez bête pour refiler un objet comme celui ci qui, après études, s'avérait être un joyaux qui aurait disparu d'un musée quelques années auparavant. Non y'avait un truc qui ne collait pas et je n'arrivais pas encore à mettre le doigts dessus. J'avais toujours été prudente et cette histoire me laissant un arrière gout étrange de piège ou de connerie monumentale, je me décidais à l'observer un peu plus longtemps que je l'aurais fait pour un boulot normal... Ce mec était soit totalement débile soit très intelligent et j'avais beaucoup détester l'humanité toute entière, j'avais appris à me méfier justement de mes ennemis. Ce n'était pas avec trop de confiance qu'on arrivait à grand chose et je n'aimais pas faire des pas de côté ou bien des fautes.

J'en étais à ces considérations quand un jeune homme vint se poser à côté de moi mais je me contentais de lui jeter un rapide coup d'œil avant de continuer mes bonbons. A vrai dire j'étais dans mes pensées et comme j'étais sous le rôle d'une jeune femme d'affaire cela n'avait rien d'étonnant de sembler être en constante réflexion. A vrai dire cela ne me changeait pas vraiment d'être Isabeau ou moi-même. Nous étions aussi consciencieuse l'une que l'autre. Je me contentais donc de récupérer ma petite sacoche en cuir qui contenait normalement des papiers pour chercher dedans un journal que j'avais acheté plus tôt dans la matinée.

ADAM - J'imagine que vous devez vous demander si c'est bien moi...

O_O. J'arrêtais ce que j'étais en train de faire pour lancer un regard étonné au jeune homme. A vrai dire moi j'étais plutôt blasée qu'on me parle et je me demandais qui pouvait bien être cet huluberlu qui était en train de me déranger dans mes réflexions mais ne paraissant jamais ce que j'étais réellement, je me contentais de jouer l'étonnement car, en plus, non je ne voyais pas du tout qui il pouvait être.

ADAM - A moins que je ne me trompe totalement et que vous ignoriez qui je suis... Ce qui me ferait passer pour le plus gros des imbéciles...
ISABEAU - Ce qui est effectivement le cas car je ne sais du tout qui vous êtes. Pourquoi devrais je le savoir ?

Franchement. On était au beau milieu du quartier des affaires, je portais clairement les affaires d'une jeune femme boursière travaillant ici (pantalon droit noir, petites chaussures à talons, chemisier) aussi je n'avais pas du tout la tête à penser à autre chose que mon travail. Et je n'étais pas du tout calée en groupe de musique en plus donc même en tant qu'Iry je ne voyais pas du tout qui il était.

ISABEAU - Savez vous que cela fait un peu présomptueux de penser qu'on vous connait forcément ? Dans quoi travaillez vous pour penser cela ?

La femme à côté de moi me regarda d'un air totalement étonné du genre "Qu'est-ce qu'il me veut cui-là ?", j'en conclus donc assez rapidement qu'elle ne me connaissait pas, et que pour le coup j'allais réellement passer pour un imbécile de première. Voilà ce qui se passe quand on veut voir si la réputation vous a précédé et que ce n'est pas le cas.

ISABEAU - Ce qui est effectivement le cas car je ne sais du tout qui vous êtes. Pourquoi devrais je le savoir ?
ADAM - Excusez-moi, je croyais que vous m'aviez regardé et que vous cherchiez à mettre un nom sur mon visage...

Mouais... Pas très convaincant cette petite phrase, mais en attendant, je ne savais pas vraiment ce que j'aurais pu dire d'autre. Je la quittais du regard et je mis ma tête dans le creux de mes mains afin de soupirer discrètement. Qu'est-ce qui m'avait pris de parler à une inconnue comme ça ?

ISABEAU - Savez vous que cela fait un peu présomptueux de penser qu'on vous connait forcément ? Dans quoi travaillez vous pour penser cela ?

En voyant qu'elle s'intéressait à moi, je relevai la tête et me mis en position pour parler.

ADAM - Dans la musique... Je suis chanteur, et comme il y a eu un concert hier soir, je pensais que vous y étiez... Mais non. Oubliez ce que je viens de dire.

Je pris mon t-GAP et me mis à écrire un texto à Erwan pour savoir si il serait en forme pour tout à l'heure.

MESSAGE D'ADAM - Yo. Tu dormais quand je suis parti faire un tour. 'Fin bref, c'que j'aurais aimé savoir c'est si tu s'rais opé' pour aller faire un tour tout à l'heure ?

Je vis que la jeune femme me regardait toujours.

ADAM - Au cas où mon nom puisse vous donner une idée, je m'appelle Adam Abercromie...

Complètement inutile. Je suis complètement inutile...

ADAM - Excusez-moi, je croyais que vous m'aviez regardé et que vous cherchiez à mettre un nom sur mon visage...
ISABEAU - Je regardais tout simplement la personne qui venait de s'installer auprès de moi.

C'était humain de regarder quand quelqu'un s'approchait de vous ou bien s'installait juste à côté comme à ce moment précis aussi je ne voyais pas vraiment pourquoi j'aurais du absolument le reconnaitre. Je devais avouer que j'étais plutôt blasée tout en étant amusée de cette histoire. Le jeune homme devait avoir un putain d'égo pour penser qu'il était forcément facilement à reconnaitre et qu'on avait forcément envie de l'avoir à ses côtés et de lui parler. J'en avais rencontré beaucoup des gens comme ça sur Andraste mais il avait un style un peu particulier par rapport aussi il devait peut être une célébrité de la musique ou quelque chose comme ça. Pas assez class pour être mannequin... Ou alors c'était un fils à papa. Possible aussi. En attendant cela me permettait de discuter en attendant que l'homme que je voulais voir sorte donc autant profiter de cet excuse pour rester un peu là sans éveiller soupçon même si, vu ma couverture, j'avais peu de chance de me faire prendre pas qui que ce soit.

ADAM - Dans la musique... Je suis chanteur, et comme il y a eu un concert hier soir, je pensais que vous y étiez... Mais non. Oubliez ce que je viens de dire.
ISABEAU - Je vois.

Je venais de capter qui il était avec Iry comme j'avais entendu parler Sojiroh de l'arrivée d'un groupe mais je préférais rester sur ma lancée et je trouvais plutôt logique qu'une jeune femme aussi class qu'Isabeau et ayant beaucoup de travail dès 5 heures du matin comme il fallait toujours être présent pour les premières enchères, bourses ou autre n'ait franchement pas le temps de sortir pour aller voir un petit concert au Kindly Meant. Je continuais donc de le regarder comme ci je cherchais à le reconnaitre mais, clairement, je n'y arrivais pas aussi je pris un nouveau bonbon dans mon sac avant de le ranger dans ma sacoche

ADAM - Au cas où mon nom puisse vous donner une idée, je m'appelle Adam Abercromie...
ISABEAU - Je ne connais pas du tout votre nom M. Abercromie mais je dois avouer n'avoir guère le temps de profiter de mes soirées comme les finances sont très importantes en ce moment. Je ne nomme Isabeau Takars.

Je lui tendis la main pour pouvoir serrer la sienne d'une poigne ferme et rapide. Je me remis ensuite correctement sur mon banc en fermant quelques instants les yeux pour profiter du soleil. Mon teint de porcelaine ne supporterait pas ce soleil bien longtemps mais cela faisait tout de même du bien même si cela ne risquait pas de réchauffer le cœur de glace que j'avais.

ISABEAU - Et vous faites quoi comme style de musique ?

ISABEAU - Je regardais tout simplement la personne qui venait de s'installer auprès de moi.

Logique... J'étais réellement un imbécile sur pattes pour croire que le regard d'une personne signifiait forcément qu'elle me connaissait.

ADAM - Ah... Hum... Je dois passer pour un idiot dans ce cas...

Mais la jeune femme avait l'air un peu plus intéressée par ce que je disais et cela se sentait principalement dans le léger changement de faciès qui s'était produit sur son visage. Bien entendu elle semblait toujours aussi confinée dans ses pensées mais un peu plus attentive à ce que je pourrais dire. Enfin c'était ce que je pensais. Je me rendais compte que j'étais bien dans un quartier des affaires grace à la tenue de toutes les personnes qui pouvaient passer devant nous. Tous vêtus avec l'équivalent de ce que je mettrais si j'avais un rendez-vous extrêmement important pour mon avenir...

ISABEAU - Je vois.

Pendant un instant, je me permis de douter de la véracité de ces deux mots. La plupart du temps, quand une personne disait ça c'était pour la plus part du temps pour dire "Je suis trop content(e) de connaître ta vie." Je fis donc profil bas afin de ne pas recommencer à raconter des choses totalement inintéressantes pour une femme d'affaire.

ISABEAU - Je ne connais pas du tout votre nom M. Abercromie mais je dois avouer n'avoir guère le temps de profiter de mes soirées comme les finances sont très importantes en ce moment. Je ne nomme Isabeau Takars.

Je ne savais trop si je devais lui donner un trophée pour avoir aligner plus d'une vingtaine de mots d'affilée ou pas. Ce qui m'étonna encore plus, ce fût sa façon de s'exprimer... J'avais l'impression d'avoir face à moi un représentant politique sur lequel reposait l'avenir d'un pays. Je me sentis un peu bête face à cette femme qui semblait en connaître bien plus au niveau règles de vie que moi. Et puis, en regardant un peu autour de moi, je vis que j'étais le seul huluberlu à être en débardeur et en jean dans ce quartier, ce qui faisait légèrement tâche. Après avoir fini sa phrase, elle me tendit sa main dans l'espoir que je la serre. Je mis quelques secondes à tilter et à coller ma paume contre la sienne et à serrer doucement sa main.

ISABEAU - Et vous faites quoi comme style de musique ?

Elle avait le visage exposé au soleil et ses yeux étaient fermés, limite comme les scènes de plage que l'on pouvait observer à loisir dans les séries télévisées, où la nana s'allongeait sur sa serviette, les deux coudes la surélevant et où elle papotait avec sa meilleure amie afin de lui exposer ses petits soucis. La seule différence avec maintenant était l'absence de plage... Et la tenue de mon interlocutrice.

ADAM - C'est une musique un peu spéciale... Je joue de la guitare et un ami mixe tout ça. Et au final ça donne de l'électro mais façon un peu plus... Rock. J'pourrais décrire la musique que l'on fait comme ça.

Dur d'expliquer à quelqu'un le style de musique que vous faites lorsque cette musique sort un temps soit peu de l'ordinaire.

ADAM - Et vous ? J'imagine que vous travaillez dans les affaires... Mais quel type d'affaires ?

ADAM - Ah... Hum... Je dois passer pour un idiot dans ce cas...
ISABEAU - Cela arrive... Il n'y a pas besoin de faire cette tête.

Je ne voyais pas vraiment le soucis à passer pour un idiot. A vrai dire cela arrivait à beaucoup d'humains et, pour mon plus grand désespoir, la bêtise n'était pas mortelle donc cela ne servait à rien de se prendre la tête pour si peu. Il ferait mieux de passer à autre chose. Tout le monde pouvait se tromper et, cela n'avait rien de bien grave. Enfin... Me prenant moi même pas la tête avec ça, je me contentais de fermer quelques instants les yeux de façon à pouvoir profiter du soleil. Non je n'étais pas détendue mais c'était l'impression que j'avais envie de donner et, derrière mes lunettes noires, j'en profitais pour jeter un œil derrière Adam et vérifier assez souvent si la personne que je cherchais n'était pas en train de sortir.

ADAM - C'est une musique un peu spéciale... Je joue de la guitare et un ami mixe tout ça. Et au final ça donne de l'électro mais façon un peu plus... Rock. J'pourrais décrire la musique que l'on fait comme ça.
ISABEAU - Je n'ai jamais entendu parler de cela.

Totalement faux mais je restais dans le personnage tant qu'à faire.

ISABEAU - Vous êtes terrien n'est ce pas ?

Je le saurais s'il était d'une autre race car cela ne voyait tout de même et vu la musique qu'il faisait il y avait des chances pour que ce soit sur terre qu'il ait appris à faire cela. Je ne voyais pas les Xons faire cela car ça risquait de retourner le cœur de leurs déesses -x)- et pour ce qui était des aéliens... Non franchement ça ne le faisait pas même s'ils étaient déjà à moitié cinglé avec leurs deux personnalités. Pour ce qui était des enzunites, je ne voyais pas comment je ne pourrais pas l'avoir senti tout de suite étant donné que je l'étais à moitié donc il était forcément terrien et comme je connaissais mal la musique de là-bas, ceci pouvait expliquer cela... Oui Iry en avait déjà entendu parler mais de là à connaitre... Moi j'aimais vivre dans le monde du silence. Au moins personne ne m'emmerdait.

ADAM - Et vous ? J'imagine que vous travaillez dans les affaires... Mais quel type d'affaires ?
ISABEAU - Je travaille à la bourse. Je m'occupe de gérer les portefeuilles d'actions de pas mal d'hommes riches et de continuer de les rendre riches.

Un petit sourire sur les lèvres, je restais silencieuse ensuite en pensant que je m'étais surtout charger de les rendre pauvres au vue des vols que j'avais commis mais je restais dans le rôle d'Isabeau qui travaillait bel et bien là dedans.

ISABEAU - Vous êtes ici depuis longtemps ?