›› NOM : McDowell ›› PRENOM(S) : Shine ›› METIER : Milicienne ›› AGE : 28 ans. ›› DATE DE NAISSANCE : 5 Septembre 3006 ›› LIEU DE NAISSANCE : Angleterre, Londres. ›› RACE : Humaine ›› AFFILIATIONS ET LIENS NOTABLES : ___× Parents : Richard McDowell, décédé à 45 ans. Amélia McDowell, décédée à 41 ans. ___× Fratrie : Aucune. ___× Autres : Hannah Loring, meilleure amie, restée sur la Terre.

-Personne ne m'écoute !
-Oh ! Je suis désolée, tu disais quelque chose ?

Hannah pris une mine boudeuse et détourna son regard.

-Ce genre de comportement c'est... Rhumm... hummm... oh ! Il faut que je lave quelque chose !

Sous le regard perplexe de Shine, Hannah se leva, attrapa les assiettes qui étaient sur la table, vida celle de Shine encore pleine dans la poubelle et balança le tout dans l'évier avant de se mettre à frotter avec passion et acharnement. Comme toute réponse, McDowell posa ses pieds sur la table, cala sa chaise sur ses deux pattes arrières, et balança sa tête en arrière dans un soupire.

-Et je mange quoi, moi, du coup ?
-Y'a du dessert !
-Tu viens de foutre en l'air ma soirée là...
-T'avais qu'à manger à la cantine !

Elle ne répondit rien. C'était justement le but, à l'origine, ne pas manger à la cantine. Tous les ans, à la même date, depuis qu'elle avait dix ans. Et c'était aujourd'hui la première fois qu'ils n'étaient pas là pour en profiter. Personne n'en avait vraiment profité, vu qu'elle avait tout foutu à la poubelle...

-J'aurais préféré qu'on fasse ça demain soir...
-Pourquoi ?
-Parce que !
-Ça aurait perdu de son sens.
-Parce que dîner toutes les deux un mardi soir sous prétexte que tu faisais pareil avec tes parents ça à un sens ?
-La tradition, c'est la tradition...

Elle ferma les robinets et attrapa une serviette.

-Je suis pas ta mère Shine !
-Non, mais t'es ma dernière famille...

Les secondes qui suivirent ces dernières paroles semblèrent s'écouler hors du temps. Hannah arrêta sa besogne, immobile, et Shine regardait toujours fixement le plafond. Ce fut son soupir qui détruit le silence. Hannah posa la tarte aux myrtilles -remplacées par des pommes- sur la table avec un couteau. Elle décréta qu'après avoir fini la tarte, elles iraient faire un tour, parce qu'elle ne supportait pas de rester enfermée entre vingt heure et vingt deux heures.

~~~~~~

La Jeallow Street non loin de l'immeuble où vivait Shine était encore emplie de monde. Il faisait doux, le ciel était dégagé et le soleil ne demandait qu'à passer en dessous de la ligne d'horizon. Shine désigna un banc d'un signe de la tête. C'était dans cette rue même que ses parents étaient morts il y avait maintenant cinq mois et vingt cinq jours. Hannah ne le savait pas, sinon elle n'aurait jamais accepté de passer par cette rue. Un dégénéré avait choisi de faire son show, comme ça, un beau jour, sans raison apparente. Il avait sorti un couteau et la suite là voilà, elle et sa meilleure amie sur un banc, et ses parents dans l'autre monde -si autre monde il y a. La milice l'avait vite maîtrisé, et on pouvait être certain que sa punition était à la hauteur de son crime -voire, au mieux, pire...

-Je vais partir Hannah.
-Je sais.

Il y avait vingt deux ans, quasiment au jour près, elle venait de voir la nuit pour la première fois. Elle devrait attendre quelques heures avant d'apercevoir les lueurs du jour. Son père Richard n'était qu'un simple ouvrier, tout ce qu'il y avait de plus normal, sa mère, pareil. Et pour l'instant, elle semblait prédite au même avenir palpitant... C'est pour ça qu'elle voulait tout lâcher avant de terminer entre quatre planches parce qu'un con passait par là alors qu'elle n'avait encore rien fait de sa vie. Une fois là-bas – il lui restait à définir où – elle intègrerait les rangs de la milice.

-Et tu vas aller où ?
-Je sais pas. Loin. On rentre ? J'ai plus envie de trainer ici...
-D'accord.

~~~~~~

Morganne jeta ses chaussures dans un coin de son salon. Hannah alla s'effondrer sur le canapé qui n'était pas loin de faire pareil.

-Quelles sont les chances pour que tu me laisses dormir chez toi, que tu me portes jusqu'à ton lit et que tu squattes ton canapé ?
-Pas terrible.
-T'es pas sympa...
-T'habites deux étages au dessus !

Hannah grogna en guise de réponse. Morganne mit un coup de pied dans le canapé pour qu'Hannah ouvre les yeux.

-À deux dans le canapé ça va pas le faire. Dégage de là, tu sais où est la chambre...

~~~~~

Le lendemain matin, Hannah n'était pas encore levée que Shine était déjà à la cantine. Sur son plateau, un bol de céréale, un verre de jus de fruit. Elle salua les quelques personnes déjà présentes à cette heure matinale et alla s'asseoir à sa place habituelle. Normalement, dans dix minutes, Hannah débarquerait par la grande porte, faisant un boucan pas possible et contaminant tout le monde de sa joie encombrante. C'était comme ça depuis qu'elles avaient... huit ans. Peut-être sept. Shine ne savait plus exactement.

-T'aurais pu m'attendre !
-J'aurais pu te laisser un plan aussi... Mais t'en avais pas besoin non plus.

Hannah posa son plateau en face de celui de Shine. Et fit signe à un gars qui se trouvait quelques tables plus loin pour qu'il vienne les rejoindre. Shine leva les yeux au ciel.

-Salut !

Le grand gars au visage un peu simplet vient s'asseoir juste à côté d'Hannah.

-Bon, troufion, c'est quand que tu te décides à l'inviter à sortir avec toi ?
-Qui ça ?
-Ton facteur... Et devant son regard perplexe elle rajouta : Mais Hannah voyons !
-Mais vous... vous...

Shine fit un mouvement de moulinet avec sa main pour lui indiquer qu'elles n'avaient pas toute la matinée à perdre parce que monsieur n'était pas foutu d'aligner deux mots.

-Vous êtes pas... ensemble ?
-Quoi ?! Moi et Shine ?
-Donc non seulement t'es moche mais en plus t'es stupide !

Il se tut et regarda sa tasse. Shine haussa les épaules, avala le fond de son bol et se leva.

-Bon, c'est pas tout ça, tu vas pas me croire mais j'ai vraiment besoin d'un bain.
-Crois-moi, j'te crois.
-Qu'est-ce que t'as dit ?
-Non rien, rien.

Hannah sourit de toutes ses dents, lui offrant un joyeux visage faussement angélique. Ce petit jeu, elles le jouaient depuis si longtemps aussi. À croire que sa vie était un manège qui ne cessait de tourner, et l'on voyait toujours le même décor. Ses journées étaient des boucles qui recommençaient sans fin, toujours le même programme. En vieillissant, l'école avait été remplacée par le travail. La seule nuance de toute une vie. Lorsqu'elle avait du temps libre, elle allait le passer quelque part dans les quartiers du Sud, elle trainait par ici et par là avec un groupe de jeunes, ils ne faisaient rien, jamais, mais ils aimaient ça. Parfois quand l'envie leur en disait, ils allaient faire un peu de sport, ou fureter dans un musée. Rien de bien spectaculaire. Le week-end, elle le passait avec les autres gamins de l'immeuble. Mitch, Isa, Peter,... Ils se voyaient encore, mais ce n'était plus comme avant. On grandit, on change, on s'éloigne. Ce matin lorsqu'elle partirait au travail, elle passerait devant une foule de bâtiments qui réveilleront tout autant de souvenirs. Sûrement qu'elle laisserait parfois éclater un sourire ou un léger rire, peut-être une larme en passant dans Jeallow Street. Ce qu'elle n'avait pas dit à Hannah, c'est que son départ était prévu pour la fin d'après-midi. C'était convenu avec son patron qu'elle stopperait en fin de matinée, pour avoir le temps de se préparer. Et puis... Good bye the earth.

Citation :

Hannah,

Je t'écris en chemin entre la Terre et Ixchel, d'après l'idiot qui parle sur l'écran du vaisseau, il y a un temps de chien à Andraste. J'ai vraiment pas de bol... Je sais, j'aurais dû te le dire, t'en parler. Mais un adieu est tellement plus difficile à dire qu'un au revoir, je n'en avais pas la force. Tu remarqueras que j'ai eu l'intelligence de t'écrire sur papier. Tu recevras ce message dans un moins une demi-dizaine de jour, tu auras eu le temps de décolérer et tu ne le bruleras pas en le voyant, seulement après l'avoir lu.
Tu sais, plus je vieillis, plus j'apprécie le Samedi matin. Ça vient sûrement de la joie sans borne de ne pas avoir besoin d'aller au travail, ou alors, de la nostalgie du temps ou j'allais les passer chez mon grand père. Bien avant qu'on se connaisse. À chaque fois, il me racontait une histoire, toujours la même. Je pourrais essayer de justifier mon départ en espérant que cela suffirait à ce que tu me pardonnes, mais tu me connais, je n'attaques jamais les sujets sensibles... Je préfères les éluder et détourner le sujet... Je préfère te raconter cette histoire.
À l'aube des temps, tout les hommes étaient des dieux. Sans exception. C'était à l'époque oubliée où toute la terre n'était qu'une entité, on y évoluait en unisson. Mais voilà, la nature humaine est ainsi faite qu'il nous est impossible de ne pas profiter à l'excès de toutes nos possibilités. L'homme abusa de sa puissance.
Les Dieux mineurs se réunirent pour décider du sort de l'Homme. On voulut enterrer sa divinité sous terre, mais on pensa qu'il creuserait pour la retrouver. On voulut l'abriter au sommet de la plus haute montagne, ou la jeter dans les plus profonds abysses des océans. Mais on était toujours confronté au même problème : l'Homme risquait de retrouver sa divinité. Alors le plus sage des dieux prit la parole : « Nous cacherons la divinité de l'Homme là où il ne pensera jamais à chercher : au plus profond de lui-même. »
Depuis tout ce temps, l'Homme parcours le monde, il a creusé au plus profond, monté au plus haut, sur quasi toutes les planètes existantes, à la recherche de quelque chose... qui se trouve au fond de lui.
Je cherche la mienne...

Taille ta route, casse noisette !

Shine.

PS : Franchement, ne sors pas avec ce blondinet qu'on voit tous les matin à la cantine... Prends plutôt le grand brun qui s'assit deux tables derrière toi pour te relooker sans que tu le remarques -a priori, il a réussi !-, il a l'air beaucoup moins con !

« Ah, belle et vive Shine. Les poètes pourraient louer la finesse de son nez, l'élégance de l'arc de ses sourcils, la roseur délicate de ses lèvres, sa silhouette de courbes délicieuses... »
Un ancien amant à la plume aiguisée.


Sa silhouette est fine, presque ascétique, mais néanmoins agrémentée d'une musculature noueuse et tortueuse. Sa chaire est d'une transparence cadavérique. Son visage est aristocratique, aux traits fins, un front large et un nez racé. Ses cheveux bruns, longs, font ressortir ses yeux brillant d'un bleu diamant, sanglant qui brûlent d’une passion qui, si elle fait défaut à son corps, pourvoit son esprit d’une brûlante rage de vaincre – que ce soit un adversaire, le destin ou la mort.
« On a toujours l'impression qu'elle est ailleurs, à côté de la plaque... »
Hannah

Il émane d'elle un aura étrange, un halo de joie et de tristesse, une sensation étrange de ne pas vivre dans le monde, ou plutôt, en décalage totale avec lui. Certains peuvent trouver ça rassurant, d'autres, pas du tout. Elle ne semble même pas en avoir conscience.
« C'est quoi ?
-Hum ? De quoi, quoi ?
-Et bien ça ! Ce truc affreux ! »
Sa mère, en pointant dédaigneusement son cou.

Un tatouage s'étend de son cou à la fin de ses omoplates. La Mort, fraiche et fringante, déchire sa peau pour sortir de ce tombeau corporel. La faille n'est pas encore assez grande, alors elle tire, elle déchire, elle essaie, et scrute attentivement le monde par cette fenêtre ridicule. Quelques gouttes de sang sur la fin sont figées et paradoxalement glissent de l'endroit où les mains charognardes de la Faucheuse accrochent sa chaire.

___× Taille : 169 cm.
___× Poids : 56 kg.
___× Autres signes particuliers : le tatouage dans son cou.

___× Célébrité choisie : Michelle Trachtenberg



-Docteur J.Carter, psychologue de l'école milicienne-

Shine McDowell est un sujet pour le moins étonnant. Après plusieurs heures de conversation avec elle, je ne peux encore dire la connaître et pouvoir prévoir ses réactions. Ce qui est certain, c'est qu'elle sait faire preuve d'un sens de la répartie étonnant. Elle lance des piques agressives à qui veut, tant plein de cynisme qu'il ne se voit pas tout de suite, caché par une brutalité du langage où est absent tout artifice. Son caractère excessivement fier, son esbroufe et son arrogance ne sont à mon sens qu'un moyen de cacher une faiblesse, une blessure, non pas de remords, mais plutôt de regrets en mémoire d'un événement unique qui aurait mal tourné, un raté monumental. Je n'ai pas encore réussi à lui faire dire lequel... Effectivement, M. semble avoir une facilité folle pour détourner les sujets, mener les discussions où cela l'arrange. Et quand elle ne le peut pas, elle refuse tout simplement de répondre.
Étrangement, la mort de ses parents, son départ de sa planète natale ne semble pas l'avoir affecter plus qu'elle ne veut bien le montrer. J'aimerai soupçonner l'inverse, je n'en suis pas tout à fait sûr.
Elle n'a pas d'avis sur le régime, le système en place. Ma conclusion est hésitante : applique-t-elle le vieil adage de « qui ne dit mot consent » ou est-elle assez intelligente pour taire son désaccord ? Sa volonté d'adhérer à la milice me laisserait pencher vers la première solution. La source de cette volonté est évidente : l'injustice du meurtre de ses parents. Ou alors... une simple envie de monter dans les classes sociétales ? Encore une fois, le doute subsiste. J'ai parfois l'impression que la patiente est sujette à la schizophrénie. Effectivement, l'ambivalence de mes analyses n'est dû qu'à l'ambivalence de ses réponses, qui changent autant que ses humeurs : un jour elle peut-être douce, sociale, drôle ; le lendemain, c'est une garçonne blessante et blessée. Ce second comportement semble être le plus fréquent [environ 90% du temps ?].


Aptitude innée :

*Analyse : Elle observe ce qui l'entoure avec une attention troublante, si bien qu'elle perçoit des détails qui échappent à tous.

Aptitudes acquises :

*Combat : À l'école de la milice, on apprend à se battre... pas vraiment de surprise de ce côté là. Shine a développé une grande aptitude d'utilisation des armes à feu.

*Système D : Le système D, c'est le fourre-tout du bricolage. Créer un objet de substitution avec deux bouts de ficelle et un canif, remettre une machine en état de marche d'une manière plus ou moins temporaire. Il faut simplement garder à l'esprit qu'il y a toujours -enfin presque...- une solution.





Tour de jeu ! =)